« Le triomphe de l’incompétence : quand les médias donnent la parole à ceux qui savent le moins. »
L’effet Dunning-Kruger est un biais cognitif qui amène les personnes incompétentes à surestimer leurs compétences.
Alors pourquoi les médias les utilisent-ils ?
Nous avons tous déjà vu ces « experts » à la télé qui ont un avis tranché sur tout et n’importe quoi ?
Eh bien, ils utilisent souvent cet effet pour faire de l’audience. Comment ?
En invitant des « pseudo-experts » : Des personnes qui parlent fort et avec assurance, mais qui ne savent pas vraiment de quoi elles parlent. Ça fait réagir le public, et ça, les médias adorent !
En organisant de faux débats : On prend deux personnes avec des avis complètement opposés, on les met face à face et on laisse la dispute éclater. Résultat : on s’énerve, on crie, mais on n’avance pas vraiment.
Le problème, c’est que…
On finit par croire n’importe quoi : Si on écoute trop ces « experts » en carton, on risque d’avoir une vision déformée de la réalité.
On se divise pour rien : Les faux débats nous enferment dans nos opinions et nous empêchent de discuter calmement et de trouver des solutions ensemble.
Nous avons tous nos petits plaisirs coupables en matière de consommation médiatique. Nous avons presque tous au moins une émission que nous apprécions mais qu’on assume pas et c’est ok.
Honnêtement, un débat qui part totalement en vrille est plus accrocheur que deux personnes qui parlent calmement d’un sujet quelconque. Et ça, les médias l’ont bien compris.
Mais comment font-ils pour nous appâter ?
Le sensationnalisme à tout prix : Titres accrocheurs, images chocs, sujets polémiques… L’objectif est de capter notre attention, quitte à exagérer ou déformer la réalité. Un peu comme un vendeur de tapis qui crie plus fort que les autres pour attirer les clients !
- La simplification excessive : Les sujets complexes sont réduits à des schémas simplistes, voire caricaturaux. On nous présente des « gentils » et des « méchants », des « pour » et des « contre », sans nuance ni complexité. C’est plus facile à comprendre, mais ça ne reflète pas la réalité.
- L’appel aux émotions : Peur, colère, indignation… Les médias jouent sur nos émotions pour nous faire réagir et nous maintenir en haleine. On est plus facilement captivé par une histoire qui nous fait vibrer, même si elle est fausse ou exagérée.
- La répétition incessante : Un mensonge répété mille fois devient une vérité. Les médias martèlent les mêmes messages, les mêmes idées, jusqu’à ce qu’elles s’impriment dans nos esprits. C’est le principe de la propagande, déjà analysé par Edward Bernays dans son livre « Propaganda ».
- Le danger, c’est qu’on finit par penser « tout cuit » : On accepte des opinions préfabriquées sans les questionner, on se laisse influencer par les émotions et on perd notre capacité à penser par nous-mêmes. C’est ce que le physicien Étienne Klein développe dans sa conférence « Je ne suis pas expert mais je… ».
Expert ? Non, juste curieux ! Je m’informe, je compare, je confronte… Un antidote au biais de confirmation et à la pensée unique !
J’anime régulièrement une formation sur la découverte des biais cognitifs. Pour en savoir plus, c’est ici. Je suis à pied d’œuvre pour être en mesure de vous proposer une adaptation de cette formation en fonction de votre mode de vie ainsi que de vos besoins.
Sources : Sources :
Je ne suis pas expert, mais je… – Étienne Klein
Propaganda, comment manipuler l’opinion en démocratie – Edward BERNAYS
Système 1 / Système 2: Les deux vitesses de la pensée – Daniel Kahneman